Ponctuel comme une montre suisse, le premier martinet noir de l’année a fait son retour dans « ma » colonie le 25 avril après un périple de 270 jours. Il s’agit d’Azur… ou de Brise?

Sous nos latitudes, les martinets noirs reviennent de leurs quartiers d’hivernage situés en Afrique équatoriale dans la dernière décade d’avril. En début de semaine dernière, j’ai donc réouvert les six nichoirs installés sous mon toit en ôtant la planchette qui empêche les moineaux et les étourneaux d’entrer en l’absence des locataires. J’ai évidemment aussi rebranché la webcam qui depuis 2017 surveille la vie intime du premier couple de martinets de la colonie: Brise et Azur.
Retour de vacances
Coups de tonnerre, grésil, fort vent d’ouest et température fraîche pour la saison… Malgré ce sale temps, et un peu contre attente, jeudi 25 avril à 20h47 le premier martinet noir est revenu au bercail. Je n’ai pas assisté à ce grand moment en vrai, mais l‘œil de la webcam n’a pas loupé le grand moment de son arrivée dans sa maison d’été.

Il s’agit très certainement de Brise ou d’Azur, un des deux membres du couple qui occupe ce nichoir depuis 2017. Sa dernière apparition au nid date de fin juillet, moment où ses fils Ennio et Claudia ont pris leur envol. Autrement dit, cela faisait près de 270 jours qu’il volait, et ce probablement sans interruption du moment que cet oiseau ne se pose que pour nicher. Dormant, chassant et vivant en l’air, il a ainsi parcouru plus de 140’000 km pendant cette période. Il a traversé le Sahara (deux fois!), hiverné quelque part en Afrique sub-équatoriale (!), échappé aux serres du faucon hobereau ou du pèlerin et à qui sait quels autres dangers. Son retour fidèle à ce même nichoir où il s’est déjà reproduit deux fois avec succès tient donc du miracle. Je suis soulagé de le voir se reposer toute la nuit en totale sécurité entre les quatre planches du nichoir. Je croise les doigts pour que son partenaire ait survécu lui aussi à ce long périple et qu’il le rejoigne ces prochains jours…