Mois après mois, découvrez les coulisses des images qui composent le Calendrier Indionature 2019. Ce billet de blog raconte l’histoire de la photo du mois de février.

Calendrier Indionature 2019 - making of
Mâle de panure à moustaches

Un butor contre le froid

C’est un beau et froid matin de février. Les flocons dansent en l’air comme s’ils ne voulaient pas tomber. En jetant un œil par la fenêtre, je vois que le lac est une mer d’huile. Parfait pour une sortie avec mon radeau camouflé, dans l’espoir de réussir quelques belles images pour mon projet de livre Le lac aux oiseaux !
Arrivé sur la rive, je découvre que le lac est partiellement gelé. La sortie avec l’affût flottant s’avère laborieuse puisqu’il faut d’abord ouvrir un canal en brisant la glace à coups de pied… 
Mais le jeu en vaut la chandelle: grèbes huppés et castagneux, foulques et autres canards sont au rendez-vous dans une ambiance féérique. Après une bonne heure et demie de photos, le froid finit par m’avoir malgré la combinaison étanche et les quelques paires de chaussettes. En longeant la roselière avec mon radeau pour sortir de l’eau, je découvre un magnifique butor étoilé: l’oiseau-roseau. J’oublie le froid et prolonge ma permanence dans le lac pour profiter de ces moments uniques avec le plus fascinants des hérons… (d’autres images de butor seront à découvrir dans mon livre à paraître en septembre 2019). 

Calendrier Indionature 2019 - making of
Butor étoilé

Les équilibristes des roseaux

Quand enfin je sors du lac totalement engourdi mais heureux, j’entends les cris typiques des panures à moustaches. Magnifique! Jamais je ne les ai vues ou entendues dans ce petit bout de roselière près de chez moi. La neige et la vague de froid les ont peut-être amenées ici ? Quelques instants plus tard un petit groupe de six ou sept de ces passereaux élégants atterrit sur les tiges des phragmites à une quinzaine de mètres. Oublié le froid une fois de plus, je me régale en les photographiant pendant qu’ils se délectent de leur met favori: les graines de roseau. Une femelle se laisse même tirer le portrait dans une pose d’équilibriste à moins de cinq mètres de distance. Les cloches du village me rappellent le temps qui passe. Il faut que je parte comme je suis venu, sans les faire envoler, conscient du fait que ces sympathiques boules de plumes sont très sensibles aux hivers rigoureux et que tout effort inutile pourrait compromettre leur survie. Pour moi, la photo la plus belle est celle où l’animal est encore quand je on quitte les lieux.  

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Femelle de panure à moustaches